⧫ Scénariste(s) :
HERMANN YVES
⧫ Editeur : LOMBARD
Extrait
Caatinga Lorsque te frère demeuré de Diarnantino et Mané est reconnu coupable de vol de chèvres, cela fournil un excellent prétexte au colonel local pour exécuter la famille Da Rocha. Mais en réalité cette intransigeance sert de para...
Lorsque te frère demeuré de Diarnantino et Mané est reconnu coupable de vol de chèvres, cela fournil un excellent prétexte au colonel local pour exécuter la famille Da Rocha. Mais en réalité cette intransigeance sert de paravent aux ambitions des riches industriels brésiliens, prêts à toutes les corruptions pour dérober leurs terres aux petits exploitants. Les deux frères n'ont d'autre choix que de rejoindre les Cangaceiros, un groupe de révolutionnaires dont les méthodes ne différent guère de celles de leurs ennemis... Comme toujours chez Hermann, le décor est somptueux et exotique. Le constat, lui, est sombre et universel...
Au fil des années et des albums, Hermann s'est imposé comme l'auteur de la misanthropie, du désenchantement. Et ce «Caatinga» ne fait pas exception à la règle. Décor idéal de ce western sud-américain, la Caatinga, ou «forêt blanche», est une végétation aride, rocailleuse, épineuse. Loin des villes, les hommes y sont nus, livrés à la loi du talion qui voit les forts écraser les faibles sans vergogne, ne leur laissant que la haine en héritage. Car Hermann n'est pas dupe : la «Révolution» n'est qu'une fuite en avant, un exutoire à la violence environnante, une parodie de justice qui voit simplement s'exprimer les plus bas instincts. Le grand talent de l'auteur, outre ses visages burinés et ses somptueuses couleurs directes, est de ne jamais juger ses personnages, prisonniers d'une spirale profondément inscrite dans l'Humanité. Un récit majeur et emblématique, à (re)découvrir dans la nouvelle collection «Signé».
--Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.