RATS ET CHIENS

ISBN : 9782915492538
Catégorie associée
BéDé
⧫ Collection : SOLANGE
⧫ Editeur : CORNELIUS
Né dans une Afrique du Sud livrée aux délires ségrégationnistes de l'apartheid, dans un territoire entièrement dominé par le national-christianisme alors en vigueur, Conrad Botes s'est retrouvé, comme bon nombre de ses compatriotes, à devoir se débrouiller d'un pays schizophrène où s'affrontaient...

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Date de parution : 29/01/2009
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Né dans une Afrique du Sud livrée aux délires ségrégationnistes de l'apartheid, dans un territoire entièrement dominé par le national-christianisme alors en vigueur, Conrad Botes s'est retrouvé, comme bon nombre de ses compatriotes, à devoir se débrouiller d'un pays schizophrène où s'affrontaient deux peuples, deux cultures, deux histoires, où la violence et l'oppression faisaient partie intégrante du quotidien. Refusant d'être le complice des bourreaux de circonstances, refusant tout autant de devenir l'otage des bonnes consciences tardives, de porter son choix sur Caïn ou Abel, Conrad Botes réclame avant tout le droit, non à la différence, mais à l'indifférence. Alors même que ses compatriotes préfèrent la culpabilité au désespoir, il se moque de l'idée d'un métissage rédempteur, d'une fraternité utopique et s'attache à dépeindre sans humeur les blessures et la mauvaise conscience qui dévore encore les âmes de son pays natal. Le Verbe s'est fait chair, mais aussi merde. Dans le charnier qu'est la vie, Botes n'oublie pas surtout que le mot "rat" est l'anagramme du mot "art". Son petit théâtre médico-légal taille dans le vif et met à jour la cruauté tapie au c'ur de la culture, comme au sein de la nature. Dans son travail de peintre comme dans ses bandes dessinées s'invente donc un nouveau pop-art qui entretisse des lignes entre Goya et Disney, Borges et Hergé, Warhol et Posada, les comics et le vaudou, et retrouve la poésie surréaliste du livre de l'apocalypse. Dieu est haine, Dieu est meurtre, Dieu est vengeance. Pourtant, l'homme l'a bel et bien fabriqué à son image, alors pleurer ne sert à rien. Très loin de la vulgarité de la mauvaise conscience et de la pitié, Conrad Botes nous apprend en effet à rire de la mort et à répondre à son rictus osseux par notre plus beau sourire dentu. Né en 1969 à Ladysmith, dans la province du Cap, en Afrique du Sud, Conrad Botes passe son enfance au c'ur de l'apartheid avant de rejoindre les Pays-Bas, où il suit des études d'illustrations, d'abord à l'académie royale des beaux-arts de Dan Haag puis à l'université de Stellensbosch, où il enseignera par la suite. Artiste hétéroclite et curieux de tous les supports, il multiplie les expériences et les techniques (peinture, sculpture, fixé sur verre) tout en se définissant lui-même comme auteur de bande dessinée. De retour en Afrique du Sud, il est le témoin des difficultés que rencontre le pays pour digérer l'apartheid. Sous le pseudonyme de Konradski, il se consacre alors plus intensément à la bande dessinée et fonde au début des années 1990 avec Anton Kannemeyer (alias Joe Dog), la revue de bande dessinée alternative Bitterkomix (dont une anthologie a été publiée par L'Association). Les deux amis y affichent un radicalisme politique et une agressivité revendiquée qui, en piétinant les tabous hérités de l'ancien régime, se taille une part de choix dans la contre-culture locale. Leur réputation franchit rapidement les frontières et leur assure une renommée mondiale parmi les amateurs de bande dessinée. Revue dynamique et intransigeante, Bitterkomix a permis la découverte de nombreux artistes comme Joe Daly (Scrubland, L'Association) ou Karlien de Villiers (Ma mère était une très belle femme, Ça et Là). En France, Conrad Botes a été publié dans les revues Ferraille Illustré et Lapin, ainsi que dans Comix 2000. II vit et travaille en tant qu'artiste plasticien au Cap. Ses ?uvres ont été exposées dans de nombreux musées, aux côtés de J.M. Basquiat, Roy Lichtenstein et Raymond Pettibon, et lui ont valu une reconnaissance égale dans des milieux qui se fréquentent habituellement peu. Ce qui n'est pas le moindre de ses mérites.

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