
PAROLES D'ILLETTRISME 8 TEMOIGNAGES, 9 AUTEURS DE BANDE DESSINEE
Epuisé chez l'éditeur
Ils s'appellent Ronny, Patrick, Zahia, Amar, Marcel, Sylvie, Maxime... Les turpitudes de la vie, déracinement, alcoolisme parental, violence ont fait qu'ils ont passé une bonne partie de leur vie sans savoir lire.
Dans le cadre d'ateliers organisés par la ville de Blois, Luc Brunschwig a recueilli les témoignages de huit personnes qui ont connus des difficultés d'apprentissage de la lecture et ont appris à vivre malgré leur illettrisme. Ces témoignages sont aujourd'hui mis en images par un collectif de jeunes auteurs de bande dessinée, au talent reconnu: Simon Hureau, Phicil, Benjamin Flao, Ralph Meyer, Brüno, Laurent Astier, Bandini et Eddy Vaccaro...
«Enfant, j ai bien connu le monde de l'alcool et de la violence. Mes parents s'étaient séparés. Maman avait retrouvé un copain. Un pauvre type, toujours entre deux vins. Quand il était bourré, fallait qu'il cogne. Moi, il ne m'a jamais touché, faut être honnête là-dessus, mais c'était pas plus facile pour autant. J'aurais voulu pouvoir défendre ma maman. J'aurais voulu pouvoir, oui...»
«Je suis née et j'ai vécu mon enfance à Oran. Mon père... il est mort quand j'avais 7 ans. J'avais 5 frères et soeurs. Maman, elle faisait des ménages. On vivait chez ma grand-mère... Et mon oncle, il donnait un peu pour qu'on s'en sorte. C'était dur, tu ne peux pas t'imaginer.»
«À cause de leur travail, mes parents m'ont placé chez une nourrice, pendant les trois premières années de ma vie. Cette femme avait un gamin, qui était bègue. Sans le faire exprès, je me suis mis à imiter sa façon de parler. Quand mes parents m'ont repris avec eux, le mal était fait. J'ai jamais réussi à me défaire de ce bégaiement.»