Un peu d'humour dans le Berlin des années trente.Les exploits d'Odilon Verjus laissent songeur. D'abord parce qu'ils sont totalement improbables - ce qui en soit est loin d'être une faute dans l'univers BD ; ensuite parce qu'il paraissent difficilemen...
Un peu d'humour dans le Berlin des années trente.Les exploits d'Odilon Verjus laissent songeur. D'abord parce qu'ils sont totalement improbables - ce qui en soit est loin d'être une faute dans l'univers BD ; ensuite parce qu'il paraissent difficilement s'adresser au lectorat officiel du genre : les enfants. Si si, vous savez, ces petites choses que les éditeurs belges semblent avoir inventés pour donner prétexte aux acheteurs de BD dans les librairies. Dans le cas d' Odilon Verjus, la chose est particulièrement frappante. Si le burlesque, le comique de situation et les circonstances parfois aberrantes rattachent Adolf à l'univers du merveilleux et de l'enfance, le tout ressemble de façon suspecte à un opus pour adulte en goguette. La référence historique plutôt pointue croise l'allusion un peu paillarde. Le curé missionnaire en rangers - l'il qui brille - mate Joséphine Baker qui danse avec une banane en guise de cache sexe. Le tout sur fond d'intrigue plutôt farfelue, avec Hitler qui veut mourir enveloppé du saint suaire du Christ. Les habitués de la série doivent savourer dans ce tome mille allusions qui nous échappent, comme cette Leni Riefenstahl un peu follette qui migre d'un projet cinématographique à l'autre. La saveur de l'épisode, au final, tient plus de l'uvre moraliste, au bon sens du terme. La peinture de murs, relativement acerbe, précise et bien sentie, s'impose plus que les rebondissements de l'intrigue. C'est une certaine monstruosité de la barbarie nazie qui ressort au fil des pages, la dureté d'une époque aussi : Berlin 1932. Comme si, autant que divertir, la BD devait - à sa manière - enseigner l'histoire. Le dessin et le comique : une autre manière d'observer les hommes par le trou de la serrure.--A.M.F.-- -- Urbuz.com