
NASH T06 - DREAMLAND
New York. 2047. Ancien sergent des forces d'élites de l'armée américaine dans un futur si loin si proche, Nash Tulsa s'est reconverti dans le métier de chasseur de primes. Le premier album de la série, L'Étoile du matin, nous l'a pr...
Epuisé chez l'éditeur
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Disparue de la base militaire où elle était gardée six mois plus tôt, Audrey, la reine des Ménades (femmes-centaures) a trouvé refuge au cœur de Dreamland, une jungle impénétrable en dehors des lois, construite sur "une décharge chimique illégale". Plusieurs vagues de commandos militaires se sont déjà succédé afin de retrouver Audrey, mais à chaque fois ils ont été éliminés par les féroces Ménades ne faisant aucun quartier. Devant ce carnage, les autorités militaires décident d'utiliser Nash, lui-même à la recherche de sa fille et poussant toujours plus loin ses expéditions dans la forêt : le non-humain Face, gavé de drogues protectrices, sera un "cheval de Troie" idéal qui accompagnera Tulsa, "la légende des bio-chasseurs" au bout de son périple et l'éliminera enfin en même temps que sa fille, détruisant grâce à un virus mortel les redoutables Ménades, gardiennes du lieu… La description de Mesquitos, la ville sise à la périphérie de Dreamland, évoque une jungle urbaine qui a peu à envier à la jungle végétale qui la borde : dans les deux cas, Pecau souligne la dimension inextricable et irréversible d'un devenir laissé aux mains d'une junte militaire sanguinaire. Le pays du rêve semble bien mal nommé, lui qui abrite sorcières, "Dollies" et autres créatures traquées en quête d'un Eldorado sur une Terre ravagée. Une fois de plus, le dessin minutieux de Damour fait mouche, avec un travail hachuré sans faille sur les physionomies que rehausse la colorisation des experts maison Schelle & Rosa.
BD de science-fiction où l'action ne cesse jamais, Nash continue de nous présenter le portrait déjanté d'un déclassé perdu au milieu de conflits biogénétiques, politiques et humains qui le dépassent d'emblée mais qui lui permettent ensuite de prendre la mesure de son passé et des institutions dont il a été victime. On n'est pas prêt de s'en lasser. --Frédéric Grolleau