LE GOLFE DU MORBIHAN

ISBN : 9782344001172
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⧫ Editeur : GLENAT
Extrait

Une certaine idée du Golfe Il faut vous faire à l'idée : vous ne serez ni le premier ni le seul visiteur à découvrir les trésors du golfe du Morbihan et de ses abords. C'est en 1833 qu'une «maison de bains de mer» a été ouv...

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Date de parution : 04/06/2014

19,99 €
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Extrait

Une certaine idée du Golfe

Il faut vous faire à l'idée : vous ne serez ni le premier ni le seul visiteur à découvrir les trésors du golfe du Morbihan et de ses abords. C'est en 1833 qu'une «maison de bains de mer» a été ouverte dans les bâtiments de l'ancienne abbaye de Rhuys par la supérieure de la communauté de la Charité de Saint-Louis. Tous les ans, plus de quatre cent mille touristes se rendent à l'île-aux-Moines et deux cent mille à l'île d'Arz ; plus de cent mille visitent le château de Suscinio à Sarzeau et près de trente mille vacanciers débarquent à Gavrinis. Mais si vous savez jouer avec le calendrier, les horaires et les chemins, vous aurez toute votre part des curiosités évoquées dans ce livre.
II faut vous faire à l'idée : ce livre n'est ni le premier ni le seul à proposer de découvrir le golfe. C'est en 1483 que Pierre Garcie-Ferrande a publié le Grant Routtier et pilotage de la mer où l'on trouve la première mention du cairn de Gavrinis. Ce guide connaîtra une quarantaine de rééditions.
II faut vous faire à l'idée : il est probable qu'il n'y a pas autant d'îles dans le golfe que de jours dans l'année. Le dicton qui l'affirme est cité dès 1636 dans l'Itinéraire de Bretagne de Dubuisson-Aubenay : «Autant il y a de jours dans l'an, autant il y a d'îles dans le Morbihan.» Il est bien attesté au fil des siècles suivants, même en breton, et semble né de l'expérience séculaire des hommes. Mais les meilleurs spécialistes n'en comptent généralement que quarante-huit - jusqu'à cinquante-sept selon la définition qu'ils retiennent. La vérité ? II y a en fait autant d'îles que vous voudrez ! À chaque instant de la journée, la marée dément tous les calculs, elle fait et défait des centaines d'îlots qui, certes, ne peuvent accueillir des hôtes que très temporairement mais qui demeurent l'espace idéal où déposer ses rêves d'enfant.
II faut vous faire à l'idée : la majorité des petites îles offrant une surface raisonnable sont privées. On en compte en tout vingt-quatre, habitées plus ou moins en permanence, dont les deux communes de l'île-aux-Moines et de l'île-d'Arz. Seules l'île d'Ilur (acquise par le Conservatoire du littoral), la presqu'île de Conleau - fort peu sauvage -, une partie de Gavrinis et, tant que leurs propriétaires le tolèrent, une partie de Berder et de Tascon sont réellement accessibles. Mais faire le tour des deux grandes îles par les sentiers et les routes offre déjà de multiples occasions de se dépayser et de... rater le bateau !
II faut vous faire à l'idée : à toutes les échelles, le golfe du Morbihan est en mouvement. Vous le découvrirez, ne serait-ce qu'en tournant les pages de ce livre : à chaque instant, les lumières se modifient et ouvrent des perspectives neuves. Chaque jour, la marée change totalement les décors tandis que des milliers de passionnés se chargent d'animer le golfe et la baie de Quiberon d'une sarabande de voiles. II y a cent ans, plus de trois cents lourds bateaux de pêche à voiles rouges sillonnaient le golfe. II y a mille ans, les moines de Saint-Gildas-de-Rhuys commençaient à faire renaître un pays en friche. II y a dix mille ans, le golfe n'existait pas, la ligne de rivage était située au-delà d'Hoedic et les rivières rejoignaient le lit, aujourd'hui noyé, de la Vilaine. II a fallu un affaissement géologique associé à une hausse du niveau de la mer pour que, lentement, ce dernier remonte au cours du néolithique.
II y a six mille ans en effet, le golfe était encore un ensemble vallonné où coulaient des rivières en partie soumises à l'effet de la marée. C'est pourquoi un certain nombre de mégalithes - le cromlech d'Er Lannic, le dolmen de Keroyal dans la rivière du Bono, par exemple - sont en grande partie submergés. II y a trois mille ans, le rivage commence à se stabiliser et les bouilleurs de sel gaulois installent leurs ateliers à peu près sur la ligne de rivage actuelle. II est probable que l'affaissement du golfe reste plus ou moins actif, mais il est compensé par les dépôts sédimentaires apportés par les rivières et, surtout, par la marée montante qui charrie les particules issues de la Loire et de la Vilaine. Toutefois, la remontée récente du niveau de la mer sous l'effet du dérèglement climatique ajoute un nouveau facteur à l'évolution observée. II faut vous faire à l'idée : le golfe du Morbihan déborde. Mine de rien, la «petite mer» va bien au-delà des limites que lui assigne l'horaire des marées. Les rives du golfe, c'est encore le golfe ; Vannes et Auray, au bout de leurs rivières, c'est encore le golfe. Quiberon et sa baie ne seraient-ils pas que l'avant-mer du golfe, comme on parle de l'arrière-pays de Vannes ? Et comment, de menhir en dolmen, ne pas aller jusqu'à Carnac pour conserver cette unité fascinante de la civilisation que les millénaires n'ont pu effacer ?

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