
FRANCOIS SCHUITEN, L'HORLOGER DU REVE (LUXE)
Extrait
Une passerelle jetée sur les eaux calmes d'un lac. Quoi de plus banal ? Pourtant, quelque chose attire le regard. Tout autour de la passerelle, une mer verte. Comme un jardin d'Éden posé sur le fond et visible à travers la clarté de l'eau. Une natur...
Une passerelle jetée sur les eaux calmes d'un lac. Quoi de plus banal ? Pourtant, quelque chose attire le regard. Tout autour de la passerelle, une mer verte. Comme un jardin d'Éden posé sur le fond et visible à travers la clarté de l'eau. Une natur...
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Arrêt de commercialisation
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Date de parution : 08/11/2013
Extrait
Une passerelle jetée sur les eaux calmes d'un lac. Quoi de plus banal ? Pourtant, quelque chose attire le regard. Tout autour de la passerelle, une mer verte. Comme un jardin d'Éden posé sur le fond et visible à travers la clarté de l'eau. Une nature exubérante : cyprès et feuillus sont dressés comme des stalagmites. Ici, une girafe étend son long cou au départ du feuillage. Là, une licorne semble admirer le paysage. Plus étrange encore, une rivière coule paisiblement entre les rochers. Une rivière, au fond d'un lac ? On entend le chant des oiseaux, le bruissement du vent dans les feuilles, le grondement lointain d'une cascade. Des gouttes d'eau tombent, troublant cette image trop parfaite. D'où viennent-elles ? On lève les yeux. L'onde tranquille qui entoure la passerelle sert de réflecteur à cette scène paradisiaque. Les arbres tombent du ciel. La girafe pend, cou vers le sol. La licorne semble collée au plafond d'herbe. Sommes-nous au cinéma ? Dans un nouveau livre des Cités Obscures ? Non, nous sommes à Hanovre, à l'Exposition universelle de 2000, dans le Pavillon des Utopies, A planet of visions. Sans doute le projet le plus ambitieux de François Schuiten en matière de scénographie. Pour arriver à cette vision matérialisée des utopies, il aura fallu des années de maturation, d'expériences, de réflexion sur la dramaturgie et le récit. Il aura fallu Les Cités Obscures. Il aura fallu Le Musée des Ombres. Il aura fallu Taxandria, avec Raoul Servais. Car les mondes de Schuiten s'interpénètrent. Ils se répondent. Ils procèdent d'une même et unique envie : faire rêver. Du dessin à la scénographie, des décors de films à l'animation, la cohérence est bien plus visible qu'il y paraît. Peu de lecteurs connaissent pourtant le François Schuiten scénographe. Et bien des visiteurs de ses créations scénographiques n'ont jamais ouvert un de ses ouvrages. Voici donc une passerelle entourée d'eau. Et un jardin d'Éden suspendu. Un voyage au pays des possibles.
François Schuiten est né à Bruxelles le 26 avril 1956, deux ans avant la grande Exposition universelle qui a durablement marqué la Belgique et laissé à la postérité son monument le plus célèbre : l'Atomium. Trop jeune pour avoir été troublé par cet événement auquel son père, l'architecte Robert Schuiten, faillit participer. Mais imprégné, tout de même, par les idéaux de cette époque merveilleuse où tous les possibles se conjuguaient à l'indicatif présent. Pour comprendre l'oeuvre de Schuiten, pour y entrer avec un oeil neuf, l'interroger, la convoquer, il faut passer par la case départ : l'enfance. D'autres ouvrages se sont penchés - parfois avec force détails - sur l'univers des Schuiten. Architectes, dessinateurs et photographes y ont trouvé un terreau idéal. L'idée n'est pas ici de dévoiler l'intimité d'une famille. Mais de percevoir, à travers le parcours d'une enfance et d'une adolescence, comment se sont forgés très tôt les axiomes fondateurs d'une oeuvre.
François est le septième d'une fratrie dans laquelle on compte huit enfants. Veuf, son père, Robert Schuiten, en a déjà six lorsqu'il se remarie, puis conçoit les deux derniers. Cela explique la grande différence d'âge entre François et ses aînés. Ce n'est pas sans conséquence sur la formation qu'il va recevoir.
Robert Schuiten est un architecte de son temps. Un pur fils spirituel de Le Corbusier. Il conçoit son métier comme une épopée moderne, faisant fi des courants plus anciens, visant le bonheur à la portée de tous. Son credo est de permettre au plus grand nombre de bénéficier d'un environnement de vie de qualité. Il dessine sans relâche. Et se plaît à intégrer l'habitat dans la nature, encore bien présente tout autour de Bruxelles. C'est d'ailleurs dans une de ses maisons, à Stockel, qu'il a installé sa famille. Cette maison aura elle-même une influence sur le jeune François. Elle sera le berceau - pour ne pas dire l'écrin - de scénographies adolescentes qui laisseront des traces. Nous y reviendrons. --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
François Schuiten est né à Bruxelles le 26 avril 1956, deux ans avant la grande Exposition universelle qui a durablement marqué la Belgique et laissé à la postérité son monument le plus célèbre : l'Atomium. Trop jeune pour avoir été troublé par cet événement auquel son père, l'architecte Robert Schuiten, faillit participer. Mais imprégné, tout de même, par les idéaux de cette époque merveilleuse où tous les possibles se conjuguaient à l'indicatif présent. Pour comprendre l'oeuvre de Schuiten, pour y entrer avec un oeil neuf, l'interroger, la convoquer, il faut passer par la case départ : l'enfance. D'autres ouvrages se sont penchés - parfois avec force détails - sur l'univers des Schuiten. Architectes, dessinateurs et photographes y ont trouvé un terreau idéal. L'idée n'est pas ici de dévoiler l'intimité d'une famille. Mais de percevoir, à travers le parcours d'une enfance et d'une adolescence, comment se sont forgés très tôt les axiomes fondateurs d'une oeuvre.
François est le septième d'une fratrie dans laquelle on compte huit enfants. Veuf, son père, Robert Schuiten, en a déjà six lorsqu'il se remarie, puis conçoit les deux derniers. Cela explique la grande différence d'âge entre François et ses aînés. Ce n'est pas sans conséquence sur la formation qu'il va recevoir.
Robert Schuiten est un architecte de son temps. Un pur fils spirituel de Le Corbusier. Il conçoit son métier comme une épopée moderne, faisant fi des courants plus anciens, visant le bonheur à la portée de tous. Son credo est de permettre au plus grand nombre de bénéficier d'un environnement de vie de qualité. Il dessine sans relâche. Et se plaît à intégrer l'habitat dans la nature, encore bien présente tout autour de Bruxelles. C'est d'ailleurs dans une de ses maisons, à Stockel, qu'il a installé sa famille. Cette maison aura elle-même une influence sur le jeune François. Elle sera le berceau - pour ne pas dire l'écrin - de scénographies adolescentes qui laisseront des traces. Nous y reviendrons. --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.