Une passion commune, une envie commune d'autre chose... : il n'en faut souvent guère plus pour qu'un couple se forme. Ensemble, et sous l'oeil de leurs maîtres es 7e Art, les Nantais Denys et Dugand ont accouché du glauque "District 77" et de son ange gardien, Lili Lafayette...

Comment s'est construit "District 77" ?

J.-P. Dugand : "Denys et moi habitons tous les deux à Nantes et nous nous croisons souvent aux avant-premières de films de genre. Progressivement, un projet commun est né de nos envies respectives de changer un peu de domaine. Il voulait un truc un peu plus rock&roll et moi qui viens de la BD "inde", je voulais quelque chose de plus premier degré. On a monté "District 77" en parlant des comics, des livres ou des films qu'on aime. Il y a dans ce projet du Frank Miller, du James Ellroy et du Sergio Leone, entre autres..."
Votre héroïne, Lili Lafayette, détonne dans le paysage BD : son physique, par exemple, est assez éloigné des canons de beauté habituels,...

D. : "C'est quelque chose de très important à mes yeux. J'ai toujours essayé de dessiner des personnes et pas des clichés. Je voulais dessiner une jolie fille, mais pas un mannequin, quelqu'un qu'on pourrait croiser dans la rue. Je trouve ça plus intéressant de ne pas faire une fille idéalisée comme on en voit trop en bande dessinée. C'est plus difficile, bien sûr, car il faut lui créer de petites imperfections sans pour autant l'enlaidir. A ce niveau-là, un trait peut tout changer. Mais je crois qu'on s'attache plus au personnage s'il est plus humain.