Voilà passé le 4e anniversaire des Boondocks. Quatre ans, ce n'est pas grand-chose dans la vie d'une bande dessinée; elles en arrivent aujourd'hui à survivre à leurs créateurs. Mais pour moi, ça a été long. Très long. Le tem...
Voilà passé le 4e anniversaire des Boondocks. Quatre ans, ce n'est pas grand-chose dans la vie d'une bande dessinée; elles en arrivent aujourd'hui à survivre à leurs créateurs. Mais pour moi, ça a été long. Très long. Le temps passe peut-être vite quand on s'amuse, mais il a cette faculté de ralentir terriblement quand on doit, toutes les 24 heures, créer une histoire.
J'ai changé considérablement pendant ces quatre années, et ma série en a été influencée. D'un certain point de vue, je pense qu'elle s'est améliorée; d'un autre, non. Pendant un an ou deux, elle a mis en scène des personnages et décrit les conflits qui les opposaient. La forme était celle de textes courts, sans véritable fil conducteur, à la manière de mes héros (Breathed, Watterson et Trudeau). Tout le monde avait l'air de vraiment aimer ça; les fans, les rédacteurs en chef et les agents.
Tout le monde sauf moi.
Pas que mes personnages ne m'intéressaient plus... J'en avais plutôt assez de m'évertuer à raconter des histoires dans un espace aussi désespérément réduit. Enfermé dans ces trois cases, j'étais pris d'une claustrophobie qui ne fit que se renforcer lorsque je m'essayai à l'écriture de scénarios pour le cinéma. Raconter des histoires en sautant de gag en gag, et non d'intrigue en intrigue, est extrêmement difficile. Pas impossible... Difficile.